akanvirta

this little eddy of opposition already included in established terms
la petite habitante de rive opposée inclus dans les termes normâles
tuo pieni vastarintaisten liike joka ei vakiintunutta virtausta pyörrä

akanvirta // vastarannan kiiski // normieheys
the old hag’s current // the ruffe that swins upstream // malestream
le courant de la sorcière // la grémille de rive opposée // le normâle

People who know me know that I used to start my phrases with the word « no… », and I’m trying to get rid of this habit. In the meanwhile, I would like to associate this « no » with a familiar Finnish figure, vastarannan kiiski, littéralement traduite comme la grémille de rive opposée, the ruffe that swims upstream. La grémille est un petit poisson gluant et épineux que les pêcheurs détestent – the fishermen don’t particularly like catching a ruffe – parce qu’il est très difficile de l’enlever du filet de pêche : elle glisse d’entre les mains et avec ses épines elle s’attache à tous les fils, et ça prend un temps fou de l’enlever – they’re small, they’re slimy, it takes a long while to detach them from the fishnet because of their numerous spikes. If you’re not lucky then, but happen to catch ruffes, you can always throw them to the cats. Pour les pêcheurs finlandais, la grémille n’a pas de valeur particulière ; une ritournelle dit : « les gros poissons, on les vend, les petits poissons, on les mange ; on donne les grémilles aux chats. » …isot kalat syödään, pienet kalat myydään, kissalle kiisket…

La grémille est petite et la page Wikipédia nous apprend également qu’elle est « trop agressive pour sa taille ». In the current, ruffes stay close to the riverside, akanvirrassa, in the old hag’s current, in a little eddy where the stream loses its sense of orientation. The ruffe, in a way, resists the maletream, the common sense. Elle a probablement donné cette figure de résistance, la grémille de rive opposée, vastarannan kiiski, en finnois, parce que dans le fleuve, elle reste dans les tourbillons, près de la rive, là où l’eau coule dans la « mauvaise direction », « le courant de la sorcière » ; la grémille s’oppose en fait ainsi au sens commun, pourrait-on dire, au courant majoritaire.

Imaginez l’entrée de la grémille dans l’université : elle se demande pourquoi elle ne se sent pas chez elle, et au fil des années cette question se présente ainsi. The ruffe asks herself: How to swim upstream in a river firmly committed to its current currents – comment nager dans un fleuve dont les courants sont déjà établis – where everywhere watery space is occupied by fish of another gender, often bigger – et les espaces occupés par les poissons d’un autre genre, souvent plus gros – who would likewise have it that it is not for nothing that they inhabit said water – qui proposent qu’ils n’y sont pour rien – and that the currents are a fact of nature – que tous les courants sont un fait de nature – and that if the ruffe doesn’t feel safe in the big wide swathes of currents that are not for her – et que si la grémille ne se sent pas en sécurité dans les gros courants tout à fait normâles – she should maybe find one of these bigger fish to protect her – elle devrait peut-être se trouver un gros poisson protecteur – or rest instead in the “old hag’s current” – akanvirrassa – ou sinon rester dans le « courant de la sorcière » – this little eddy of opposition already included in established terms, where she runs out of steam swimming all the time up stream – le petit espace d’opposition inclus dans les termes établis, où elle épuise ses forces en nageant tout le temps à contre-couranttuossa pienessä vastarintaisten liikkeessä joka ei vakiintunutta virtausta pyörrä…

Vaan. Etsiikö kiiski jotain muuta? Comment s’en sortir ? The ruffe is searching for

Hhheta & Lily Robert-Foley (English translations, for the most part)

Akanvirta appears in the name of the first Introduction to women’s studies published in Finnish in 1988.

Setälä, Päivi & Kurki, Hannele (ed.) Akanvirtaan: Johdatus naistutkimukseen. Helsinki: Yliopistopaino, 1988.